Questions sur l'Association des A.A.

AA Informations Générales - 01 avril 2017

Qu'est-ce que l'Association des Alcooliques Anonymes ? Il y a deux façons pratiques de décrire A.A. La première est la description bien connue des fins et buts déjà définis antérieurement: « Les Alcooliques Anonymes forment une association d’hommes et de femmes qui partagent leurs expériences, unissent leurs efforts et leurs espoirs en vue de surmonter leurs communes difficultés et d’aider les autres à se libérer de l’alcoolisme. L’unique condition d’admission est un désir de cesser de boire. Il n’y a ni contribution, ni honoraires requis. A.A. n’entend s'engager dans aucune controverse et, par suite, ne se fait le protagoniste de quelque cause que ce soit. Notre groupement a essentiellement pour but de nous maintenir abstinents et d’aider les autres à le devenir. L’alcoolisme est le « problème commun ». Les hommes et les femmes qui se considèrent membres A.A., sont et seront toujours des alcooliques. Ils ont enfin reconnu qu’ils sont impuissants vis-à-vis de l’alcool, sous quelque forme que ce soit et ils s’en abstiennent complètement aujourd’hui. Fait à souligner, ils n’essaient pas de faire face seuls à ce problème. Ils confient leurs difficultés à d’autres alcooliques. Cet échange d’aveux, d’actions et d’espoirs semble être le facteur-clé qui leur permet de vivre sans alcool, et dans la plupart des cas, sans désirer boire. La deuxième façon d’envisager « Alcooliques Anonymes » est bien d’en décrire l’édifice social. Ses effectifs comprennent plus de 2 millions d’hommes et femmes répartis aux Etats-Unis, au Canada et dans 110 autres pays environ. Ces hommes et ces femmes se réunissent en groupes locaux qui vont de quelques membres en certains milieux à plusieurs centaines dans les grands centres. Dans les régions métropolitaines, il peut y avoir une vingtaine de groupes dans les environs, et chacun tient des réunions régulières. Plusieurs de ces assemblées sont ouvertes au public ; d’autres sont dites « assemblées fermées » ou pour les membres seulement, afin que ceux-ci puissent y discuter des problèmes qui peuvent difficilement être compris par le public tempérant. Le groupe est avec ses réunions l’âme de l'association. Il permet aux alcooliques et à leur famille de se réunir dans une atmosphère d’amitié et d’entraide. Il y a aujourd’hui plus de 50.000 groupes dans le monde entier, y compris ceux des hôpitaux, des prisons ou des autres institutions.
Quels furent les débuts des A.A. ? Les Alcooliques Anonymes ont débuté à Akron, Ohio, Etats-Unis, en 1935. Un homme d’affaires de New York, sobre pour la première fois depuis des années et à la recherche d’un autre alcoolique, fut dirigé vers un médecin de cette ville, Le new-yorkais avait constaté que, durant ses quelques mois de sobriété, son désir de boire diminuait lorsqu’il essayait d’aider d’autres « ivrognes » à devenir sobres. Durant cinq ans, le nouveau mouvement, sans nom, sans organisation et sans littérature descriptive, grandit lentement. Des groupes furent formés à Akron, New York, Cleveland et quelques autres endroits. En 1939, le nom « Alcooliques Anonymes » naît de la publication du livre du même titre, et l’aide de plusieurs amis non alcooliques porte ses fruits la société commence à attirer l’attention du grand public aux échelons national et international. Un bureau de service ouvre ses portes à New York, afin de répondre aux milliers de demandes d’information ou de documentation qui affluent chaque année de toutes parts.
Quelles sont les règles de l'Association ? L’absence de lois, de règles ou d’obligations est l’un des traits uniques et caractéristiques de A.A. tant a l’échelon du groupe qu’au niveau mondial. Aucun règlement ne force un membre à participer a un certain nombre de réunions dans une période donnée. Il est entendu, et ceci est l’une des traditions orales dans la plupart des groupes, que tout membre encore ivre et tapageur au point de troubler la marche d’une assemblée, sera invite a s’en aller ; cependant, ce même membre sera toujours le bienvenu s’il accepte de rester coi. Les membres iront même plus loin. Ils essayeront de le rendre sobre s’il manifeste un sincère désir d’arrêter de boire.
Qu'est-ce qu'il en coûte pour être membre d'A.A. ? L’adhésion au mouvement n’entraîne aucune obligation financière. Le programme de rétablissement de l’alcoolique est à la portée de tous ceux qui ont un désir honnête d’arrêter de boire, qu’ils soient millionnaires ou sans le sou. Lors des réunions, les groupes « passent le chapeau » afin de pouvoir faire face à la location du lieu de réunion et aux autres dépenses café, sandwiches, patisseries et autres. Dans la grande majorité des groupes, une partie de l’argent reçu est volontairement remise au Bureau central de service pour les services rendus aux échelons national et international. Cet argent est employé exclusivement pour les services destinés à aider les groupes anciens et nouveaux et à diffuser aux milliers d’alcooliques qui ne sont pas encore au courant, le programme de rétablissement d’A.A. Il est important de souligner que l’adhésion à A.A. ne demande au membre aucune cotisation a la Société. En fait, certains groupes vont jusqu’à limiter le montant des contributions. Les groupes A.A. doivent entièrement suffire à leurs besoins et refuser toute contribution de l’extérieur.
Qui dirige A.A. ? Il n’y a pas de membres ou de responsables qui exercent une autorité ou un pouvoir quelconque dans l’association. Toute forme de gouvernement est inexistante. Il est tout de même évident que, même dans une organisation sans règlement intérieur officiel, certains travaux doivent être accomplis. Par exemple, quelqu’un doit s’occuper de trouver un lieu de réunion adéquat, prévoir et préparer le programme des assemblées. Quelqu’un doit aussi faire servir le café et le goûter au cours duquel s’établit une camaraderie de bon aloi parmi les membres. Certains groupes trouvent qu’il est sage de confier à un membre cette responsabilité d’entretenir des relations étroites avec A.A à tous les échelons de l’association. A la formation d’un groupe, des volontaires peuvent assumer certaines de ces fonctions en agissant comme serviteurs du groupe. Dès qu’il est possible, cependant, ces fonctions sont confiées par élections aux membres qui les exercent à tour de rôle pour un temps limité. Le groupe classique peut avoir un secrétaire, un comité des programmes, un comité du goûter, un trésorier et un délégué, représentant le groupe au Bureau général de Service ou à l’Assemblée régionale. On exhorte les nouveaux venus qui ont atteint une période raisonnable de sobriété à assumer leur part de responsabilités. Certaines fonctions déterminées se greffent aussi aux niveaux national et international. On doit écrire, imprimer et distribuer sur demande la littérature aux individus et aux groupes. On doit répondre aux demandes d’informations des groupes anciens et nouveaux. On doit s’occuper des demandes personnelles de renseignements sur le programme de rétablissement A.A. On doit assister et renseigner les directeurs d’institutions qui le désirent. On doit établir et maintenir des relations solides avec la presse, la radio, la télévision, le cinéma et tous les autres moyens de communication. Afin de favoriser la saine croissance de l'association, les premiers membres, assistés d’amis non alcooliques, ont établi un bureau de surveillance: « The Alcoholic Foundation », aujourd’hui « The General Service Board of Alcoholies Anonymous» (le Conseil d’Administration des services généraux des Alcooliques Anonymes). Ce bureau est le gardien des traditions et du service général des A.A. Il lui incombe cette responsabilité de préserver l’intégrité et les qualités de service de « A.A’s General Service Headquarters » à New York (Quartiers généraux de Services des Alcooliques Anonymes). La « General Service Conference of A.A. » (Conférence générale de Services) est l’agent de liaison entre ce bureau et les 50.000 groupes A.A. Cette conférence, composée de 90 délégués des centres régionaux, rencontre les fiduciaires du Bureau et les membres du personnel des quartiers généraux au cours d’une assemblée annuelle de plusieurs jours. La Conférence est exclusivement une agence de ser-vices et de consultations. Elle n’est pas autorisée à réglementer ou à gouverner l’association. La réponse à cette question : "Qui dirige A.A. ?" peut donc s’énoncer ainsi : la société est uniquement un mouvement démocratique dont le minimum d’organisation reconnue ne relève d’aucun gouvernement central.
A.A. est-elle une société religieuse ? A.A. n’est pas une société religieuse et le fait d’être membre n’impose pas la condition d’appartenir à une croyance définie. Elle n’est alliée à aucune secte ou organisation, même si elle est approuvée et appuyée par un grand nombre de personnalités de confessions différentes. Ses membres se recrutent parmi les catholiques, les protestants, les juifs et un nombre infinie de gens qui, par exception, se considèrent libres penseurs ou athées.
Le programme de relèvement des Alcooliques Anonymes est indéniablement basé sur l’acceptation de certaines valeurs spirituelles. Les membres, en tant qu’individus, sont libres d’interpréter ces valeurs comme ils l’entendent ou de les ignorer s’ils le préfèrent. ’alcoolique, en général, a déjà admis son manque de contrôle avant de se joindre à A.A. Pour lui, le mal-être était l’alcool et il était accepté comme tel. A.A. suggère, afin d’atteindre et de maintenir sa sobriété, que l’alcoolique décide de s’appuyer sur une Puissance qu’il reconnaîtra supérieure à la sienne. Certains choisissent le groupe ; d’autres préfèrent des conceptions différentes de cette Puissance. Mais la plupart des membres adoptent la conception de Dieu, « telle qu’il puisse être compris par chaque individu ».
Lors de leur premier contact avec A.A., certains alcooliques manifestent clairement leur opposition à accepter une puissance supérieure à la leur. L’expérience démontre que, s’ils gardent un esprit ouvert sur ce sujet, et continuent de fréquenter les groupes, ils n’ont ordinairement pas trop de difficultés à trouver une solution acceptable à ce problème intimement personnel.
A.A. est-il un mouvement de tempérance ? Non A.A. n’est affilié à aucun mouvement de tempérance. A.A. n’endosse ou ne s’oppose à aucune cause. Cette phrase, tirée des données générales des buts de l’association, s’applique naturellement aux mouvements dits de tempérance. Lorsque l’alcoolique est devenu sobre et qu’il essaie de suivre le programme, son attitude envers l’alcool sera alors celle du malade de la fièvre des foins envers l’herbe à poux. Même Si les membres se rendent parfaitement compte que l’alcool n’affecte pas certaines gens, ils savent qu’il est pour eux un poison. Ils ne désirent cependant priver personne d’une chose qui est source de plaisir pour ceux qui n’en abusent pas. Ils admettent tout simplement qu’il leur est impossible de garder cette modération.
Y a-t-il beaucoup de femmes alcooliques dans le mouvement ? Le nombre de femmes qui font appel aux A.A. pour leurs problèmes avec l’alcool augmente de jour en jour. On estime, aujourd'hui qu’un groupe compte une femme pour trois ou quatre membres. Elles se recrutent, comme les hommes, a tous les niveaux de la société et dans toutes les phases de la maladie. On croit généralement que la femme alcoolique fait face à des problèmes spéciaux. Le fait que la société est portée à élever la femme sur un piédestal, peut amener certaines femmes à penser que leur usage immodéré de l’alcool les stigmatise plus profondément. A.A. ne fait pas de distinction de ce genre. Quels que soient son âge, sa vie sociale, son état financier ou son éducation, la femme, comme l’homme alcoolique reçoit la même compréhension et le même secours de la part du mouvement. Les femmes A.A. jouent un rôle prépondérant au niveau local. Elles travaillent avec les nouvelles venues et contribuent à l’arrangement et au programme des réunions. Elles font partie intégrante de la fraternité.
Et les jeunes , sont-ils nombreux dans A.A. ? L’une des notes les plus encourageantes de la croissance du mouvement est ce fait que les jeunes gens, hommes ou femmes, sont de plus en plus attirés par le programme avant que l’alcoolisme ne les conduise au désastre final. Alors que l’on comprend mieux, aujourd’hui, le caractère progressif de l’alcoolisme, ces jeunes reconnaissent, si l’un d’entre eux est alcoolique, que le meilleur moment pour arrêter de boire, c’est au début de la maladie. Aux premiers jours du mouvement, l’on pensait généralement que les seuls candidats logiques étaient ces hommes et ces femmes dépravés qui avaient perdu leur situation, avaient détruit leur foyer ou s’étaient éloignés pendant des années de toute relation sociale normale. Aujourd’hui, beaucoup de membres sont dans la vingtaine. Quelques-uns n’ont pas vingt ans. La majorité cependant se situe dans la trentaine ou la quarantaine. Plusieurs ont conservé leur emploi et leur famille. D’autres n’ont jamais fait de séjour en prison ou dans une maison de santé. Mais ils ont eu un avertissement de la catastrophe prochaine. Ils ont reconnu qu’ils étaient alcooliques et n’ont trouvé aucun avantage à laisser la maladie les amener progressivement à un désastre inévitable. Le besoin de rétablissement leur est aussi essentiel qu’aux plus âgés qui n’ont pas eu cette chance de rencontrer A.A. dans leur jeunesse. Au sein du mouvement, jeunes et vieux ont rarement conscience de leur différence d’âge. Chacun édifie une vie nouvelle basée sur la même pierre angulaire : LE DERNIER VERRE.
Comment quelqu'un se joint-il aux A.A. ? Personne ne se joint aux A.A. au sens strict du mot. On ne remplit aucune formule d’admission (en fait, plusieurs groupes n’enregistrent même pas leurs membres). Il n’y a pas de frais d’initiation, de droits à payer ou de cotisations. La plupart des gens deviennent membres en assistant simplement aux réunions d’un groupe local en particulier. Leur introduction a pu se faire d’une ou de plusieurs manières. Ayant bu au point de vouloir arrêter, ils ont pu rechercher volontairement un groupe local. Certains groupes sont classifiés dans les bottins téléphoniques ; l’on peut se procurer l’adresse des autres groupes en écrivant à Alcooliques Anonymes, 21, rue Trousseau, 75011 à Paris. D’autres furent dirigés vers un groupe A.A. par un ami, un parent, le médecin, le psychothérapeute, le prêtre ou le patron. Ordinairement, le nouveau venu a l’occasion de parler des A.A. avec un ou plusieurs membres avant d’assister à sa première réunion. Il apprend ainsi de quelle façon le mouvement aide les gens. On le renseigne sur l’alcoolisme et sur A.A., ce qui l’amène à déterminer si, oui ou non, il est prêt à renoncer à l’alcool. La seule condition pour devenir membre est un désir d’arrêter de boire. On ne fait pas de campagne de recrutement dans A.A. Si, après avoir assisté à plusieurs réunions le nouveau venu décide que le mouvement ne lui convient pas, personne ne l’exhortera à continuer d’en faire partie. On peut lui suggérer de garder un esprit « ouvert » sur le sujet mais personne ne prendra de décision pour lui. L’alcoolique est le seul qui puisse décider s’il a besoin ou non des A.A.
Qu'est-ce qu'une réunion "ouverte" ? Une réunion ouverte dans A.A. est une assemblée de groupe qui admet tout le monde, alcoolique ou non. Une seule exigence celle de ne pas dévoiler, à l’extérieur, les noms des membres A.A. présents. Une assemblée ouverte comporte ordinairement des orateurs et un modérateur. Celui-ci ouvre et clôt l’assemblée et présente chacun des conférenciers. Sauf de rares exceptions, ceux-ci sont membres des A.A. Ils peuvent relater, à tour de rôle, quelques-unes des expériences d’alcool qui les ont amenés à se joindre aux A.A. Ou ils peuvent donner leur propre interprétation du programme de relèvement et suggérer ce que la sobriété leur a valu. Dans A.A., toutes les opinions émises sont strictement personnelles, puisque chacun ne parle que pour soi. Lorsque c’est possible, on inscrit au moins un conférencier féminin à l’agenda et on essaie de présenter des conférenciers dont la vie alcoolique et les motifs de boire présentent des variantes. Les réunions ouvertes se terminent généralement par un goûter où l’on peut parler amicalement en dégustant café, sandwiches et gâteaux.
Qu'est-ce qu'une réunion "fermée" ? La réunion fermée n’admet que les membres A.A. du groupe et les membres visiteurs des autres groupes. Le but des réunions fermées est de permettre aux membres de discuter certains aspects de leur vie qui ne peuvent être compris que par des Alcooliques. Ces assemblées se tiennent d’habitude sans cérémonie et tous les membres sont invités à prendre part à la discussion. Ces réunions offrent au nouveau venu l’avantage de lui permettre de poser certaines questions qui le troublent et de bénéficier de l’expérience de membres plus avancés dans le programme.
Puis-je amener un parent ou un ami aux réunions des A.A. ? Quiconque est intéressé au mouvement, membre ou non, est le bienvenu aux réunions ouvertes des groupes. Le nouveau venu, en particulier, est invité à amener son épouse, son mari ou des amis aux assemblées ; leur compréhension du programme de rétablissement peut être un facteur important dans l’aide qu’ils apporteront à l’alcoolique pour atteindre et maintenir sa sobriété. Bon nombre d'épouses et de maris y assistent aussi fréquemment que leur conjoint et prennent une part active aux activités sociales du groupe. (Nous rappelons ici que les réunions « fermées » sont par tradition réservées aux alcooliques).
Le membre A.A. doit-il assister souvent aux réunions ? On demandait, un jour, à Abraham Lincoln « Quelle doit être la longueur de la jambe d’un homme ? » Sa réponse reste typique : « Assez longue pour atteindre le sol ». Personne n’est tenu d’assister à un nombre fixe de réunions dans une période de temps déterminée. C’est, tout simplement, matière de besoin ou de préférence individuelle. La plupart des membres s’arrangent pour assister à une assemblée par semaine, au moins. Ils sentent que cela est suffisant pour les maintenir en contact et satisfaire leur besoin personnel. Certains, dans les endroits où cela est possible, assistent aux réunions presque tous les soirs. D’autres, cependant, ne fréquentent aucun groupe durant des périodes plus ou moins longues. L’injonction amicale « Ne cesse de venir aux réunions », Si souvent lancée au nouveau venu, est basée sur l’expérience de la majorité des membres qui ont remarqué que la qualité de la sobriété s’atténuait en cas d’absence prolongée aux réunions. Certains savent, par expérience, qu’une trop longue abstention des réunions les entraîne à boire, alors que leur assiduité aplanit les obstacles à la sobriété. Le nouveau venu semble bénéficier, d’une manière toute particulière, de son assiduité à un grand nombre de réunions ( ou autres contacts avec A.A. ), durant les premières semaines ou les premiers mois de son adhésion à un groupe. En multipliant les occasions de rencontrer et d’entendre d’autres membres dont l’expérience dans la boisson est similaire a la sienne, il semble affermir sa compréhension personnelle du programme et de ses possibilités. Tout alcoolique, à un moment ou l’autre de sa vie, a essayé de demeurer sobre par lui-même. Pour la plupart, la tentative n’a pas été particulièrement heureuse ou réussie. Aussi longtemps que l'assistance aux réunions aide un alcoolique à fortifier sa sobriété et l’aide en même temps à se divertir, il semble donc fort logique de suivre l’exemple de ceux qui ne cessent de revenir aux réunions.
Faut-il qu'un membre assiste aux réunions jusqu'à la fin de ses jours ? Point n’est besoin ; cependant - comme un membre l’a déjà suggéré « la plupart le désirent et certains parmi nous en ont peut-être besoin ». Les alcooliques n’aiment pas se faire dire qu’ils doivent faire une chose pour une période de longue durée. A première vue, la perspective d’avoir à assister à toutes les réunions d’A.A. pour toutes les années d’un avenir prochain, peut, en vérité, l’épouvanter. La réponse, cette fois encore, est que personne n’a d’obligation dans A.A. On a toujours le choix de faire ou de ne pas faire quelque chose - y compris le choix décisif de rechercher, oui ou non, sa sobriété par le mouvement des A.A. L’alcoolique se doit, d’abord, d’assister aux réunions de son groupe pour s’aider à demeurer sobre « aujourd’hui » - non pas demain, la semaine prochaine ou dans dix ans. Aujourd’hui, l’actuel présent, est la seule période de la vie dont l’A.A. est le maître. il n’a pas à s’inquiéter du lendemain ou des jours qui lui restent à vivre. Une chose est importante aujourd’hui sa sobriété. Il s’occupera du futur demain. Ainsi, le membre qui veut faire aujourd’hui ce qu’il faut pour assurer sa sobriété, continuera probablement d’assister aux réunions. Son assiduité aura toujours pour objet le maintien de sa sobriété immédiate. Aussi longtemps qu’il agira ainsi et selon cette conception, aucune de ses activités, même sa fréquentation des réunions d’A.A., ne ressemblera à une obligation à longue échéance.
Où trouverais-je le temps d'assister aux réunions, de travailler avec d'autres alcooliques et de participer aux diverses activités des A.A. ? Lorsqu’il buvait et tant qu’il y avait de la boisson, le nouveau venu parvenait toujours à trouver une raison pour minimiser l’importance du temps ; et il est parfois consterné d’apprendre que la sobriété réclame, elle aussi, une part de son temps. En alcoolique typique, il veut regagner le « temps perdu» en vitesse. Il veut s’appliquer diligemment à son travail. Il veut se laisser aller aux joies d’une vie de famille si longtemps négligée. Il se montrera même empressé à se dévouer aux oeuvres sociales et religieuses. A quoi bon la sobriété, se dit-il, Si je ne puis vivre, de façon intensive, une vie pleine et normale. Pourtant, on ne vit pas A.A. comme on avale une pilule. Il lui faudra tenir compte de l’expérience de ceux qui ont réussi ce programme de rétablissement. A peu d’exceptions près, les membres qui jouissent de la plus consolante sobriété sont ceux qui assistent régulièrement aux réunions, qui n’hésitent jamais à secourir d’autres alcooliques ou qui prennent plus qu’un intérêt passager aux activités de leur groupe. Ce sont ces hommes et ces femmes qui, de façon honnête et réaliste, se souviennent des heures de désoeuvrement passées au bar, des journées d’ouvrage perdues, du rendement diminué et du remords qui accompagnent les lendemains de cuites. A l’évocation de tels souvenirs, c’est payer bien peu que de passer quelques heures à garantir et à fortifier sa propre sobriété.
Un nouveau venu peut-il se joindre aux A.A. en dehors de son voisinage ? Cette question est quelquefois posée par des personnes qui peuvent avoir des raisons parfaitement valables de ne pas vouloir être reconnues comme alcooliques par leurs voisins. Leur employeur, par exemple, peut ne rien connaître du programme de rétablissement d’A.A. et être hostile, en principe, à tous ceux qui admettent avoir un problème de boisson. Ces personnes peuvent désirer profondément s’associer au mouvement comme moyen d’atteindre et de maintenir leur sobriété. Mais elles peuvent hésiter à se joindre à un groupe du voisinage. La réponse est que l’on peut adhérer au groupe A.A. de son choix. Il est évident qu’il est plus commode de fréquenter le groupe le plus proche. Ce peut être aussi la solution la plus juste au problème de l’individu. La personne désireuse d’avoir de l’aide est souvent, pas toujours cependant, assez bien connue comme faisant usage d’alcool. Il est inévitable que la bonne nouvelle de sa sobriété se répandra. Peu d’employeurs ou de voisins seront mécontents d’un mouvement qui est devenu une source de sobriété pour leur employé ou leur ami, que le groupe des A.A. soit situé dans le voisinage ou à cinquante km de distance. Peu de gens aujourd’hui, sont remerciés de leurs services ou mis au ban de la société parce qu’ils sont sobres. Si l'expérience de milliers d’A.A. a un sens, le nouveau venu doit rechercher l’aide du groupe le plus près de chez lui avant de commencer à s’inquiéter des réactions des autres.
Si j'adhère aux A.A. , vais-je manquer à de nombreux amis et me priver de beaucoup de plaisirs ? L’expérience des milliers d’A.A., hommes ou femmes, fournit la meilleure réponse à cette question. En général, leur disposition d’esprit les empêchait de goûter une franche amitié ou un plaisir véritable avant leur entrée dans A.A. Leurs idées ont évolué dans ce domaine. Beaucoup d’alcooliques découvrent que leurs meilleurs amis sont enchantés de les voir faire face à cette réalité d’être incapables de boire. Personne n’aime voir un ami se faire du mal. Naturellement, il est important de savoir distinguer entre l’amitié et les rencontres fortuites d’un bar. L’alcoolique a certainement des connaissances dont la jovialité peut être considérée par méprise comme de l’amitié. Il peut manquer à ces derniers pour un certain temps. Mais il seront bientôt remplacés par ces centaines de membres qu’il rencontre, qui le comprennent, l’acceptent comme l’un des leurs et l’aide à protéger sa sobriété. Peu de membres échangeraient cette joie qui découle de la sobriété contre ce qui leur semblait un plaisir, au temps où ils buvaient.