Que pense la profession médicale des A.A. ?
Dés les premiers jours, l’association s’est réjouie de l’amitié et de l’encouragement de médecins qui connaissaient son programme de relèvement de l’alcoolisme. Les médecins, plus que n’importe quel autre groupe, peut-être, sont en mesure d’apprécier, depuis longtemps, l’incertitude des autres méthodes de rétablissement envers cette maladie. Les A.A. n’ont jamais prétendu posséder l’unique solution au problème de l’alcoolisme, mais leur programme a Si souvent réussi là où toutes les autres méthodes avaient failli, qu’aujourd’hui, les médecins sont, dans leur localité, les meilleurs partenaires de notre programme. Jusqu’à un certain point l’attitude de la profession médicale envers A.A. fut définie en 1951, lorsque « Alcoholics Anonymous » fut désigné comme l’un des récipiendaires des fameux certificats « Lasker » en reconnaissance des incontestables succès obtenus dans le traitement de l’alcoolisme, comme maladie, effaçant ainsi la flétrissure sociale qui y était attachée. Dans certaines régions, A.A. est encore un mouvement nouveau ou inconnu et tous les médecins ne sont pas au courant de son programme de rétablissement. On trouvera, ci-après, émanant d’autorités médicales compétentes qui furent parmi les premiéres à observer et à apprécier le mouvement, quelques extraits de commentaires sur les A.A. Le docteur J.P. BENHAMOU, Professeur à l’Université de Paris VII, Chef du Service d’Hépatologie à l’hôpital Beaujon: « Il y a une dizaine d’années, j’ai été contacté par les Alcooliques Anonymes, une organisation dont je connaissais vaguement l’existence et dont j’ignorais complètement les principes. J’ai été immédiatement séduit et profondément convaincu par un des aspects de la philosophie des Alcooliques Anonymes : l’alcoolique doit prendre conscience de sa maladie et assumer ainsi son propre traitement ». Le docteur NIOX-RIVIERE, Responsable de l’Unité d’Alcoologie de l’hôpital Saint-Cloud : « Pour ma part, j’ai établi des liens étroits avec les groupes d’anciens buveurs et, en particulier, avec les Alcooliques Anonymes. Leur aide s’est manifestée avant, pendant et après le séjour hospitalier. Quant à leurs modalités de fonctionnement, leur doctrine, c’est à chaque patient d’en juger la valeur. En qualité de thérapeute, j’apprécie l’efficacité du groupe où se forge une identité collective, où l’amour qui y circule permet une réparation de la personne grâce à l’assimilation de l’histoire des autres ». Le docteur L. BENICHOU, neuro-pshychiaire à Orthez, Président du C.D.D.C.A., Chargé‚ de Cours à l’Université de Bordeaux II : « L’alcoolisme est une maladie bien particulière et un problème médical difficile. J’en suis convaincu pour l’avoir vécu souvent depuis plus de dix ans dés lors qu’un malade alcoolique découvre la fraternité des « Alcooliques Anonymes » non seulement il reprend espoir, mais il retrouve le chemin de la liberté. En particulier, ils savent bien qu’on ne « force » personne à se soigner et qu’on n’empêche personne de boire. Seul compte, même fugace, même à éclipses, le désir de l’alcoolique d’arrêter de boire et ce message-là A.A. sait le faire comprendre à l’alcoolique noyé dans « son » alcool ».